Du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée des droits de l’homme, se tiennent les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Cette campagne annuelle, d’une importance cruciale, cherche à briser le silence et à transformer les mentalités face aux violences qui menacent la santé, la dignité et l’autonomie des survivant.e.s. Elle invite à une mobilisation collective pour prévenir ces violences et accompagner les victimes dans leur reconstruction.
Sous le thème « Riposter et se reconstruire après les violences », le Programme d’Accompagnement des Communautés pour la Protection de l’Enfant et le Système de Protection de l’Enfant (PACOPE-SPE) a été au cœur des activités de sensibilisation et d’engagement communautaire durant cette période. Plusieurs activités ont été organisées, parmi lesquelles une cérémonie de lancement officiel, des émissions radiophoniques, des sensibilisations de masse et des dialogues communautaires sur les violences basées sur le genre.
La campagne a été lancée de manière anticipée le 22 novembre par une émission radiophonique coanimée par la Cheffe du centre relais de protection sociale de Hêvié, un leader religieux et un Conseiller en Renforcement Économique. Le lancement officiel, quant à lui, s’est déroulé le 6 décembre 2024 à travers deux grandes sensibilisations à Lohoussa et Anagbo, situés respectivement dans les arrondissements de Glo-Djigbé et de Kpanroun.
Ces activités ont mobilisé une participation massive, avec plus de 200 participants par séance : hommes, femmes et enfants, accompagnés de responsables des Guichets Uniques de Protection Sociale, collectifs d’artisans, leaders religieux et chefs de village. Les discussions ont porté sur les différentes manifestations des violences basées sur le genre, leurs conséquences et les recours possibles. Une emphase particulière a été mise sur la promotion de la masculinité positive.
Parmi les témoignages recueillis, une participante d’Anagbo a confié : « Cette sensibilisation m’a ouvert les yeux sur ce que je considérais comme normal. Désormais, je sais comment agir et où chercher de l’aide lorsqu’un problème surgit. » De son côté, un participant de Lohoussa a déclaré : « Comprendre l’autre commence par l’écoute. Très souvent, des désaccords surgissent parce qu’on ne s’exprime pas. J’ai compris par la sensibilisation de ce matin qu’il faut que je change ma manière de communiquer dans mon foyer pour assurer une paix durable. »
Les échanges interactifs ont permis de rappeler les différentes formes de violences, leurs impacts et les moyens d’agir. En guise d’encouragement, des gadgets et t-shirts portant le logo de la campagne ont été remis aux participant.e.s les plus engagés. Les chefs de village et leaders religieux ont, à leur tour, exhorté les communautés à briser le silence et à dénoncer les cas observés, afin de dissuader les auteurs et de réduire les taux de violences signalées.
M. Marcellin HOUSSOUTI, chef du village de Lohoussa, a souligné l’importance de cette lutte en déclarant : « Il est de notre devoir de protéger les femmes et les enfants. Cette lutte est la nôtre, car sans elle, aucun développement durable n’est possible. »
Les efforts du PACOPE-SPE, porté par SOS Villages d’Enfants au Bénin, ont été salués par l’ensemble des acteurs communautaires et institutionnels. Ces derniers se sont engagés à poursuivre les activités de sensibilisation et à promouvoir l’égalité entre les sexes. Ces 16 jours d’activisme rappellent que l’élimination des violences basées sur le genre requiert l’engagement de chacun et de tous, pour un avenir plus juste et équitable.